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A la rencontre des farfadets islandais
17 octobre 2017

Jour 8, Nord (Ásbyrgi, Krafla)

Pas d'eau chaude dans le camping ce matin : l'occasion pour moi de me demander s'il vaut mieux faire la vaisselle à l'extérieur mais avec de l'eau chaude ou à l'intérieur avec du liquide glacé. Une chose est sûre : dans les deux cas, mes mains n'apprécient pas !
En fait ce terrain semble à l'abandon : mégots et poussière jonchent le sol des toilettes et de la cuisine, les odeurs et la crasse s'accumulent partout...Même la wifi promise ne se capte pas ! Heureusement ce camping a la décence d'être gratuit (du moins personne n'est venu taper au carreau et nous n'avons jamais vu la guérite du gardien ouverte), c'est donc avec plaisir que nous le laissons derrière nous et reprenons la route sous un ciel bleu parfait : pas le moindre bout de nuage à l'horizon !
Après avoir fait le plein (en prévision de l'Est) nous nous dirigeons vers le Parc National du Vatnajökull, côté Nord (ce parc couvre également un versant au Sud, il est d'ailleurs prévu que nous allions y randonner), et plus précisément vers Ásbyrgi et Dettifoss.
La route qui y mène est véritablement superbe, et le soleil y est pour beaucoup : les jeux de reflet sur l'eau (océan, lacs ou flaques), les landes, les montagnes enneigées ou non, les volcans, les vagues se fracassant contre les roches sombres...On ne le répétera pas assez, tout est beau dans ce pays !

Nous arrivons à Ásbyrgi, qui est une gorge verdoyante en forme de fer à cheval et, comme souvent en Islande, deux théories (l'une plus fantastique et l'autre scientifique) expliquent son apparition (en gros, on parle de cheval volant à 8 pattes ou d'éruption volcanique). Il est possible de se promener dans la petite forêt bordée par la paroi, ce qui est très plaisant : un calme olympien règne sur les sapins, les bouleaux, et le lac majestueux alimenté par une légère source qui coule du creux du fer à cheval est le clou du spectacle. La gorge nous abrite du vent (qui ne souffle de toute façon pas), nous n'avons ni manteau ni bonnet ! Nous nous payons même le luxe d'être seules et de partir lorsque trois voitures arrivent sur le parking. Direction Dettifoss, à 25 km de là ! Mais en fait non car les deux routes y menant par le haut sont fermées. Désillusion, d'autant que celles-ci nous auraient permis de rallier la route 1, plus bas. Nous voilà contraintes de refaire en sens inverse la route prise ce matin, de repasser par Húsavík et Mývatn (à peu près 2h). La recherche du lava bread est donc relancée plus tôt que prévue, elle s'avère tout aussi infructueuse que la première fois. Tant pis !

Nous retrouvons notre bonne vieille route Circulaire, mais la quittons aussi vite pour nous rendre dans la zone de Krafla, après avoir aperçu les paysages tout aussi impressionnants que lunaires d'Hverir. La zone de Krafla, volcanique donc, est...fumante. Elle nous permet de rejoindre le cratère de Viti et son lac après avoir mangé (dehors !!!) face à la centrale géothermique et aux glaciers.

Nous nous lançons ensuite dans une courte double randonnée au travers des fumerolles, pierres volcaniques, cratères, marmites bouillonnantes...Les paysages sont extrêmement impressionnants, mêlant fumées brûlantes, neige et mousse. Ice and fire. Un mélange de désolation et de grandiose.

La journée se termine en beauté par une visite à Dettifoss (ouiiiiii on a pu le faire !), il s'agit d'une des cascades "les plus impressionnantes d'Islande". Son panache de gouttelettes serait visible à 1 km grâce à son débit de 193 mètres cubes, et nous le voyons effectivement de loin. Je ne peux pas vraiment en dire plus, les photos parleront d'elle même.
Peu avant d'y arriver nous prenons en stop un jeune californien qui habite maintenant en Suisse, il nous accompagne donc à la cascade et plus tard dans notre recherche d'un camping, qui n'est vraiment pas aisée. Vers 19h, à Grimsstadhir, nous essuyons un échec. Par chance, un gentil papy islandais nous indique un camping à 40 kilomètres de là, ouvert a priori : nous croisons les doigts ! Direction Mödhurdalur.

Le lieu est effectivement ouvert mais n'a de camping que le nom et le panneau : un champ glacé (il fait -3 degrés), toilettes HS, pas d'eau aux lavabos, pas de salle commune, pas de cuisine, douches payantes en supplément (que nous refusons). Donc le champ,loin de toute civilisation, perdu au milieu de rien. Pas d'internet, quasiment pas de réseau, mais un ciel dégagé au possible, constellé de mille et mille étoiles et d'une aurore boréale naissante, qui prendra de plus en plus d'ampleur au fur et à mesure de la soirée, avec l'entièreté du ciel comme scène. C'est évidemment à tomber par terre (mais mieux vaut éviter). Pour notre nouvel ami comme pour nous, la plus belle aurore boréale observée jusqu'à maintenant ! Les jeux de lumière sont fantastiques et Nick, photographe à ses heures perdues, promet de nous envoyer ses photos par mail. Camille et moi voyons même une étoile filante chacune ! Pour parfaire le tableau, un chat blanc vient quémander quelques caresses et nous colle tous les trois tout au long de la soirée.

Nous explorons encore les lieux et dégotons deux petites chambres dans ce qui semble être des maisonnettes aux toits de tourbe : pour ne pas avoir payé "pour rien", nous décidons de nous installer ici, avec l'électricité, le chauffage, un vrai lit.
Nous n'aurons pas tout perdu !
Nous mangeons ensemble sur la petite table devant nos "maisons" : il fait extrêmement froid, mais c'est si beau ! Le félin ronronne à qui mieux mieux, n'hésitant pas à grimper sur nos genoux voire carrément sur nos épaules.

Nous nous rendons compte qu'il nous sera de plus en plus difficile de trouver des campings ouverts (et décents), surtout dans l'Est...Mais finalement, nous ne sommes pas si mal loties dans notre chambrette !

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Nos aventures islandaises, au bon vouloir de la connexion internet et des lutins des landes.
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